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Interview de Chuck Leavell (ABB, Sea Level, Stones...)
Par Philippe Archambeau et Yves Philippot-Degand, traduction Yves Philippot-Degand.
Novembre 2008.

RTJ: Hello Chuck. Tout d'abord, nous voudrions te remercier de bien vouloir répondre à nos questions pour “Road to Jacksonville”.
Chuck Leavell : Philippe... On y va!RTJ: Chuck, peux-tu nous dire d’où tu es originaire ?

Je suis né à Birmingham, Alabama.  Ma famille a pas mal bougé dans la région...
vers Montgomery, retour à Birmingham... et finalement à Tuscaloosa, où nous nous sommes installés quand j'avais à peu près dix ans.  J'y ai vécu jusqu'en 1969, quand j'ai déménagé pour Macon, Georgia où se trouvait Capricorn Records.
 
RTJ: Peux-tu nous en dire plus sur tes débuts dans la musique ? Quelles étaient tes premières influences ?

Et bien, la première et probablement la plus importante influence fut ma mère. Elle jouait du piano. Elle n'était ni professionnelle, ni enseignante... mais elle jouait simplement pour le plaisir de sa famille. J'étais le “baby”... le plus jeune de trois enfants. Ainsi, quand j'étais très jeune... environ 5 ou 6 ans... souvent il n'y avait que ma mère et moi à la maison. Mon père était parti travailler, et mes frère et soeur plus vieux étaient à l'école. J'avais l'habitude de tirer sur la jupe de ma mère pour lui demander de me jouer quelque chose au piano. Elle s'asseyait et me distrayait... et j'aimais tout simplement ça. J'étais fasciné par ses mains se soulevant du clavier et y retombant... et j'aimais entendre les mélodies, les harmonies et les rythmes. Elle m'encourageait à jouer... et m'apprenait quelques petits trucs. Quelquefois, elle me laissait là me débrouiller et faire mes propres expériences. Elle a aussi fait quelque chose de très intéressant... Elle me demandait des choses comme... "...Chuck, comment cela sonnerait-il si tu étais vraiment en colère contre quelqu'un ?”...et je tapais un peu partout et faisais des sons "furieux". Ou elle pouvait dire..."...Comment cela sonnerait-il si tu te levais le matin et te sentais vraiment bien et heureux?”... ou ”...Comment sonner comme s'il y avait une tempête dehors?”. Ce genre d'entraînement m'a fait penser la musique en termes de peinture, de tableaux... pas seulement en termes de notes. J'ai toujours essayé de me souvenir de ça quand je joue. Plus tard, quand j'ai commencé à écouter d'autres pianistes... des artistes comme Ray Charles, Billy Preston, Elton John, Nickey Hopkins, Leon Russell ont commencé à m'intéresser. Et aussi... Pinetop Perkins, Memphis Slim, Otis Spann, Amos Milborn et bien d'autres sont aussi intervenus.
 
RTJ: Comment as-tu été amené à choisir le piano ?

A nouveau, par ma mère, vraiment. J'ai aussi joué de la guitare dans mon premier groupe, the Misfitz. J'avais appris à jouer avec un cousin. Nous avons commencé par jouer des folk-songs... puis nous avons évolué vers le rock'n roll. J'ai aussi joué du tuba au collège, et cela m'a encore une fois aidé à comprendre la manière de jouer en groupe. Mais pour moi le piano continuait à figurer dans le décor, et finalement, j'en ai fait mon instrument principal.
 
RTJ: Quand tu es rentré dans les Allman Brothers, tu as remplacé Duane Allman, comment cela s’est-il passé alors que vous ne jouiez pas du même instrument ?

Et bien, je ne dirais pas que j'ai remplacé Duane. Ce fut une évolution intéressante du groupe, et une évolution non programmée et inattendue. Voilà la façon dont ça s'est produit : j'étais avec quelques artistes qui ouvraient des concerts avec les Allmans... Alex Taylor et Dr. John.  De cette manière, les mecs des Allmans m'ont entendu avec ces artistes, et moi, j'avais pas mal écouté leur musique... et je l'aimais réellement. Après la mort de Duane, le groupe a tourné sans aucun remplacement... avec seulement Dickey à la guitare. Le faire était vraiment un truc émotionnel et “couillu”. Mais à la fin de cette tournée, ils avaient besoin d'un break. Gregg a décidé de faire son premier album solo, et on m'a appelé pour jouer dessus ("Laid Back"). Pendant ces séances,
il arrivait que d'autres membres de l'ABB se pointassent et que nous eussions ces bœufs.
Ça commençait à sonner de façon joliment intéressante pour nous tous et le feeling était vraiment bon. Quelque chose comme trois semaines après ça, j'ai reçu un coup de fil de Phil Walden, le manager du groupe et le propriétaire de Capricorn Records... il m'a demandé de venir à une réunion. Quand je me suis pointé, tout l'Allman Bros. Band était là. Nous avons un peu bavardé... puis la question a été lancée... "Serais-tu intéressé par rejoindre le groupe?” Bien sûr, nous savons quelle fut la réponse ! Je venais d'avoir 20 ans, et c'était une avancée énorme pour moi.
 
RTJ: Es-tu toujours autant influencé par le jazz comme tu l’étais quand tu as intégré Sea Level ?

J'ai commencé à écouter du jazz à cause de Jaimoe, un des batteurs de l'ABB. Il me passait un coup de fil et m'invitait chez lui, et il passait tous ces grands disques de Coltrane, Cannonball Adderley, Miles Davis et les autres. Après, nous faisions le bœuf et nous jouions quelques trucs qui allaient plutôt dans cette direction. Je dois beaucoup à  Jaimoe pour son influence sur moi, et pour m'avoir initié à tant de grands instrumentistes. Il a été comme un professeur, un mentor.
 
RTJ: Sea Level était en quelque sorte un super-groupe avec des musiciens aussi connus que Lamar Williams, Jimmy Nalls, Jaimoe ou Randall Bramblett, comment faisiez-vous pour vous entendre?

Ce fut une merveilleuse période pour nous. Nous explorions... essayant des choses nouvelles, expérimentant. Ça ne marchait pas toujours... mais nous nous forcions à apprendre et essayer des directions différentes. Nous étions tous comme des frères... et ceux d'entre nous qui sont toujours là sont encore comme des frères, je crois.
 
RTJ: Peux-tu nous en dire plus sur ta collaboration avec Eric Clapton ? Que cela t’a-t-il apporté ?
J'ai eu le boulot avec Eric à cause des Stones. Il était un invité spécial sur pas mal de shows en 1989 quand on a fait le Steel Wheels tour. Heureusement pour moi, ils l'ont placé de mon côté sur la scène, juste à côté de ma place. On a fait “Little Red Rooster”, un titre de blues lent... et bien sûr, il nous a juste tous tués, moi compris. Mais il y a eu quelques “conversations musicales” entre nous... avec ma pomme répondant à quelques-uns de ses subtils plans blues. Ce fut une grande expérience pour tous. Quand je suis revenu chez moi après la tournée, il y avait un message de lui sur mon répondeur, me demandant si je serais intéressé de jouer quelques shows au Royal Albert Hall. Bien sûr, nous savons la réponse ! Ça s'est transformé en un CD : “24 Nights”, et j'ai travaillé avec Eric quelques années. Un de nos concerts les plus mémorables fut le CD “Unplugged”, dont je pense que c'est encore son enregistrement le plus vendu. Ça a véritablement été  spécial...
 
RTJ: Tu as joué avec Warren Haynes et Gov’t Mule, comment cela s’est-il passé ?

Je connais Warren depuis très très longtemps. J'ai produit, et j'ai joué sur son premier disque solo, “Tales of Ordinary Madness”.  Après ça, il a eu le boulot avec l' Allman Brothers Band... et finalement, il a démarré Gov’t Mule. Nous sommes restés en contact durant tout ce temps, et je me suis mis avec la Mule en quelques occasions... et quand Allen Woody (le bassiste original de la Mule) est décédé, Warren a réalisé le projet “The Deep End”, dans lequel il a invité un bon nombre de bassistes talentueux à jouer sur l'enregistrement. J'ai bossé sur ce  CD, et quand il fut terminé, Warren m'a appelé pour me demander si je partais en tournée avec eux. J'ai accepté l'invitation, et nous avons fait la route ensemble pendant quelques mois, jusqu'à ce que je dusse rentrer pour travailler avec les Stones. Ils ont finalement pris Danny Lewis pour jouer des claviers...
un très bon instrumentiste, et il est toujours avec eux.

RTJ: Peux-tu nous en dire plus sur l’enregistrement de ton album Live in Germany ? Comment as-tu trouvé les musiciens allemands ? Les connaissais-tu auparavant ?

“Live In Germany: The Green Leaves and Blue Notes Tour 2007” a été une grande experience pour moi.  J'ai beaucoup d'amis par là-bas du fait de mon travail dans le domaine forestier et de mes positions environnementales. Pendant plusieurs années, nous avons discuté de la possibilité pour moi de faire une tournée qui n'aurait pas eu comme seul but de jouer de la musique, mais aurait aussi compris du boulot de relations publiques pour l'environnement. Mais nous avons eu des problèmes d'agenda, et nous n'avons pas pu le réaliser avant l'an dernier. A l'origine, c'était prévu pour être juste moi... une véritable tournée solo. Quelques dates ont bien évidemment pu se faire de cette façon, mais certains organisateurs voulaient m'avoir avec un groupe. C'est ainsi que mon ami Tim Ries, qui est aussi un des saxophonistes des Stones, a partagé avec moi les quelques contacts qu'il avait avec des musiciens allemands. J'ai appelé Paul Hochstadter, un batteur que Tim avait conseillé. Paul a été super... et il m'a aidé à réunir le groupe. Je leur ai envoyé des  fichiers mp3 par Internet de manière à ce qu'ils puissent apprendre les morceaux... et nous avons fait une répétition avant le premier show. Ils avaient réellement fait leurs devoirs à la maison,
et tout a bien marché. Un des shows a été pour une émission de radio en live pour HR1 radio de Francfort. Heureusement pour moi, c'était enregistré en multipistes et ça a si bien fonctionné que j'en ai acquis les droits, que je l'ai remixé et que je l'ai sorti.

RTJ: Jessica est vraiment superbe, ne regrettes-tu pas parfois d’avoir quitté les Allman Brothers ? Peux-tu nous rappeler ta contribution à ce titre ?

Non, pas de regret. Si j'étais resté avec les Allman, je n'aurais jamais eu Sea Level... jamais joué avec les Stones, Clapton, Harrison, et il est probable que je n'aurais pas eu ma carrière solo.  Alors, autant que j'aie aimé les Allman, ça a mieux fonctionné pour moi de prendre ces autres chemins. Naturellement, Jessica a été un morceau magique... et, je pense, un enregistrement magique pour nous tous.  C'était un super véhicule pour mon solo de piano, et je suis heureux
de dire qu'il semblerait qu'il ait tenu l'épreuve du temps .

RTJ: Tu fais une version assez énergique de "Here Comes The Sun". Est-ce ta manière de rendre hommage à George Harrison, une façon de rappeler que tu as joué avec lui, ou juste de prendre plaisir à jouer une composition que tu apprécies?

Oui, c'est certainement un hommage à George... et comme tant d'autres gens, j'aime juste cette chanson. Je pense qu'elle représente la philosophie que George avait de la vie. C'est une chanson très positive et qui nous tire vers le haut, et c'est comme ça qu'il était. C'était un tel honneur de jouer avec lui... et il fut et est toujours une immense influence pour moi et pour ma manière de jouer.

RTJ: As-tu croisé les Beatles ? Si oui, lesquels et en quelles occasions? T'ont-ils influencé?
Malheureusement, je n'ai jamais rencontré John. J'ai croisé les autres, et bien sûr j'ai joué avec George. Je ne peux pas dire que je connais réellement Paul ou Ringo, je les ai juste rencontrés et je leur ai serré la main... et bien sûr je les ai remerciés pour la musique. Evidemment, ils m'ont influencé... d'une manière colossale. J'aimais les  Beatles et, à l'époque de mes premiers groupes, j'ai appris jusqu'au moindre morceau qu'ils ont un jour enregistré. J'aime toujours la musique, je l'écoute toujours et ça me troue toujours vous savez quoi….

RTJ: Peux-tu nous dire comment s’est passée ton intégration dans les Rolling Stones ?

C'est Bill Graham qui leur a suggéré de m'essayer. Bill était un immense promoteur de rock ‘n roll. Il a dirigé des lieux comme Filmore East et Filmore West... et a promu un tas de spectacles partout en Amérique... avec autant de succès que de manager quelques artistes comme Carlos Santana. Nous sommes devenus amis pendant les années Allman. En 1981 il est devenu Directeur de Tournée pour les Stones... ce qui veut dire qu'il dirigeait à peu de choses près la tournée. Il leur a suggéré de m'essayer, et je me suis pointé à une audition en ‘81 alors qu'ils répétaient. L'audition s'est vraiment bien passée, et nous sommes tous devenus amis. Je n'ai pas eu la place immédiatement... Ian McLagan en fut titulaire pour la tournée US. Mais ils m'ont appelé pour la tournée ‘82 en Europe, et c'est là que j'ai pris la suite, et j'ai gardé la place depuis lors.
 
RTJ: On souligne souvent ta contribution aux claviers, mais, en particulier avec les Stones, tu as un rôle important de soutien vocal, et tu n'as eu besoin de personne pour tenir le chant sur l'album live en Allemagne puisque tu assures toi-même parfaitement le job. Peux-tu nous parler de cet aspect souvent mésestimé de tes talents?

Et bien, merci pour le compliment!  La vérité est que je me suis toujours retrouvé dans des groupes qui avaient des chanteurs bien meilleurs que moi! Et je ne pense pas avoir une grande voix... surtout comparée à tous les grands chanteurs avec qui j'ai eu la chance de travailler. Mais j'aime chanter, et bien que je n'aie jamais réellement fait l'effort d'améliorer ma voix comme d'autres l'ont fait, j'ai l'occasion de l'utiliser de temps à autre. J'aime chanter les harmonies avec les Stones, et j'ai eu pour rôle de chanter la réplique à Clapton dans des morceaux comme “White Room”. Je pense que je me suis récemment amélioré comme chanteur. Je pense que la maturité y aide.  

RTJ: Quels sont aujourd'hui tes prochains projets musicaux?

J'ai fait quelques spectacles ici aux U.S.A. ... à la fois totalement en solo, et pour certains avec le Randall Bramblett Band pour m'accompagner. Randall était dans Sea Level, et nous restons de très bons amis. Il a continué sa carrière solo et a sorti quelques excellents CDs ces dernières années. Tout ça jusqu'à mon prochain enregistrement... ce sera un hommage au piano blues. Je veux aider à la prise de conscience des gens à propos de ces merveilleux pionniers du piano blues comme Little Brother Montgomery, Otis Spann, Leroy Carr, Cow Cow Davenport. Ça devrait finir par constituer plus d'un seul CD, mais je n'en suis pas encore sûr.

 RTJ: Penses-tu venir jouer en Europe en 2009 ?

Cela pourrait se faire... mais les choses sont encore floues, là. Les Stones pourraient remettre ça... Je ne le tiens pas pour sûr, mais j'ai comme l'intuition que ça pourrait bien arriver.
J'aimerais revenir en Europe et jouer plus de dates... il faut juste attendre la façon
dont laquelle les cartes vont se distribuer.

RTJ: Il y a en ce moment une sorte de renaissance du rock sudiste aux U.S.A., encouragée par le succès de Lynyrd Skynyrd, Allman Brothers Band et Gov’t Mule, avec des groupes comme Laidlaw, Rebel Train, The Rebel Pride Band, Derek Trucks Band, Ghost Riders, Liquid Groove Mojo, etc.... Connais-tu ces nouveaux groupes ?

Bien sûr... et je pense que c'est super de les voir maintenir la tradition. C'est comme si le rock sudiste avait semblé disparaître pendant un moment... mais avec ces groupes, il refait surface,
et je pense que c'est une bonne chose.

RTJ: Quels sont les groupes européens proches du rock sudiste dont tu as entendu parler?

Il y a un groupe appelé Blues Blend qui véhicule une petite couleur sudiste. Ils viennent d'Allemagne. Je dois avouer que je ne suis au courant d'aucun autre.  

RTJ: Aujourd’hui les idées écologiques sont très à la mode en Europe, avec les maisons "basse énergie", et bientôt les premières voitures électriques qui ne rejettent plus de gaz d'échappement, ou celles fonctionnant à l'hydrogène, qui ne rejettent que de la vapeur d'eau, et beaucoup de produits écologiques. Sont-ce des idées dont tu te sens proche ?

Je suis très impliqué dans les questions environnementales. J'ai lancé un projet de nouveau site Internet, qui m'excite beaucoup... ça s'appelle The Mother Nature Network, ou MNN.com.  Notre but est de devenir le site numéro un dans le monde sur le plan d'une bonne information, exacte et facile à comprendre, sur l'environnement.  Nous avons une équipe merveilleuse, et nous nous sommes lancés dans la construction de ce site depuis maintenant environ 8 mois. Nos bureaux sont à Atlanta... et j'ai passé du temps là-bas à travailler dessus. Je suis un des fondateurs, et j'aurai deux émissions vidéo sur le site.  L'une d'elle s'appelle “Love Of The Land” ("L'amour du pays/du terroir" NdT.) et l'autre s'appelle “The Green Room” ("La pièce verte", allusion au titre de Cream "White Room", NdT.).  Nous lancerons le site en janvier ‘09...
alors n'hésitez pas à le rechercher!

RTJ: Tu as publié un livre « Forever Green » en 2002, peux-tu nous en dire plus ?
Le titre complet est “Forever Green: The History and Hope of the American Forest” ("Verte pour toujours : l'histoire et l'espoir de la forêt américaine" NdT.). Je voulais amener le public à comprendre la valeur de la ressource du bois et de nos forêts... et raconter l'histoire de la dépendance dès le départ de l'Amérique envers ses forêts. Cela a été mené plutôt bien de mon côté, et je suis maintenant traduit en allemand et publié là-bas et en Autriche.


RTJ: Tu as en même temps créé une plantation Charlane, sur des terres héritées par ta femme. Peux-tu nous en dire plus sur cette activité très différente de la musique ?

Les gens peuvent en apprendre plus sur nous sur charlane.com, ou à partir de mon site Internet, chuckleavell.com.  Notre principal objectif est de gérer notre propre forêt familiale... mais il y a plus que ça. C'est aussi pour tout ce qui vit dans la forêt. La vie sauvage, la biodiversité. Nous sommes aussi engagés dans les efforts d'éducation sur ces questions. Je finance une bourse à l'Université de Georgie... et je donne assez souvent des conférences sur la sylviculture et l'environnement. J'aime travailler dans les bois et être dehors. C'est ce que je suis. 

RTJ: Que penses-tu de la position actuelle de ton pays sur les problèmes écologiques de la Terre, en particulier sur les points où il est très critiqué, comme le protocole de Kyoto dédaigné, les rejets en CO2 et la gestion de l'eau ?

Disons juste qu'avec la nouvelle Administration qui va s'installer ici aux States, je me sens plus stimulé. Pendant les 25 dernières années, je me suis investi dans des causes comme la forêt et la politique environnementale, à la fois dans l'état de Géorgie où je réside, et là-haut à Washington, DC. Comme nous le savons tous,  l'Administration Bush n'a pas été précisément “éco-amicale”.  Aucun doute qu'Obama va faire des questions environnementales une priorité, et je pense que nous assisterons à des changements majeurs... Je sais que nous en sommes tous impatients!


RTJ: Peux-tu nous parler du coffret que tu as sorti en édition limitée ? Que contient-il ?
Il s'appelle Forever Green/Forever Blue. J'ai écrit le livre Forever Green au même moment où j'ai enregistré mon CD solo de piano, Forever Blue... j'ai donc décidé de combiner les deux dans un conditionnement spécial et d'y adjoindre quelques petits cadeaux marrants, comme une aquarelle peinte par ma femme, Rose Lane, et une brochure spéciale de photos sur Charlane Plantation. J'ai aussi ajouté un paquet de trois graines d'arbres. C'était un projet amusant, et comme c'était une édition limitée, il n'en est pas resté beaucoup.

RTJ: Toutes les interviews de RTJ finissent par ce genre de question : si tu devais finir ta vie sur une île déserte, quels pourraient être les cinq CDs que tu emmènerais?

Aw man... Je hais cette question! Ce serait tellement dur pour moi de décider... et si vous me demandez ça demain, il pourrait y avoir un peu de changement... mais ok, voilà:
Ray Charles: Boxed Set
Keith Jarrett: The Köln Concerts
Albert Ammons/Meade Lux Lewis: The First Day
The Rolling Stones: Exile on Main Street
The Beatles: The White AlbumChuck Leavell

Charlane Plantation and Evergreen Arts
665 Charlane Dr.
Bullard Community
Dry Branch, Ga. 31020
Phone: (478) 9453939 Fax: (478) 9456566
http://www.chuckleavell.com
http://www.charlane.com